Les chenilles processionnaires du pin

Mon jardin abritant quelques pins, j'ai été confronté, comme beaucoup de personnes, à la prolifération des chenilles processionnaires qui occasionnent des dégats sur ces arbres. Voici une compilation des renseignements que j'ai trouvés sur Internet concernant ces chenilles et les méthodes de lutte qu'on peut utiliser pour s'en défendre, dans le cadre d'un jardin privé. J'ai trouvé peu de documents en français sur le sujet, et très peu en anglais (pine processionary caterpillar ou pine procession moth ; cette chenille n'infeste pas les États-Unis, ni l'Angleterre...). Cette page doit beaucoup aux lecteurs des premières versions qui m'ont écrit pour compléter mes informations ou demander des renseignements. Merci à eux.

Ces chenilles consomment les aiguilles des pins (et parfois de cèdres). Des branches sont défoliées, d'autres portent des aiguilles jaunies et flétries, comme brûlées. La défoliation ne provoque pas la mortalité des arbres mais en ralentit la croissance. Les chenilles forment des nids très visibles en hiver et les arbres prennent un aspect peu esthétique. En fin d'hiver, les chenilles et les nids sont un danger pour les personnes et les animaux domestiques (voir ci-dessous). Ces chenilles sont donc une plaie, et dans certaines régions des règlements imposent aux propriétaires de pins infestés de les traiter.

Elles ont malheureusement peu de prédateurs, les oiseaux en général ne les mangent pas à cause de leurs poils urticants et de leur mauvais goût. Seul le coucou s'attaque aux chenilles, parfois même dans leur nid, et la mésange huppée chasse la première forme larvaire. On m'a rapporté que des mésanges les chassent lorsqu'elles sont en procession. Leur principal prédateur est le grand calosome, un carabe, insecte coléoptère vivant ordinairement sur le sol, remarquable avec ses élytres aux reflets verts métalliques (voir le document [4]). C'est la larve de calosome, ressemblant quelque peu à une chenille, qui en fait la plus grosse consommation. Elle monte parfois aux arbres pour attraper ses proies. Plusieurs espèces de guêpes ainsi qu'un champignon, le cordiceps, peuvent les parasiter.

La chenille processionnaire du pin est décrite classiquement comme infestant la forêt méditerranéenne, et on la trouve en Europe méridionale et centrale, ainsi qu'en Afrique du Nord. En France, toutes les régions au sud d'une ligne Lorient - Orléans - Dijon sont atteintes, sauf en montagne. Certains pensent que les chenilles sont de plus en plus fréquentes. Je n'ai pas trouvé de références confirmant ou infirmant ce fait, mais les chenilles bénéficient de conditions favorables :
- on a planté beaucoup de bois et forêts de pins,
- les hivers sont de moins en moins rigoureux, donc la chenille a pu s'étendre au nord de sa zone d'origine,
- les populations de calosomes et de guêpes parasites ont peut-être été affaiblies par les insecticides.

On trouve parfois des nids de chenilles sur d'autres arbres que les pins, sur des feuillus. Il s'agit d'autres espèces de chenilles, sur lesquelles je n'ai aucune information. En particulier, la chenille processionnaire du chêne semble redoutée des forestiers. Le traitement préconisé contre la chenille du pin est efficace contre toutes les chenilles, mais la période de traitement est peut-être différente.

Danger des chenilles

En fin d'hiver et au printemps, les chenilles se déplacent au sol en procession. On peut aussi en voir occasionnellement lors de belles journées d'hiver ou même en fin d'automne. Les chenilles sont recouvertes de poils urticants et peuvent occasionner des désagréments ou même des ennuis graves aux personnes et aux animaux. Chaque poil est relié à une glande à venin. Ce venin, provoquant une nécrose tissulaire, est libéré lorsque le poil très fragile se casse. En cas de vent, des poils urticants infestant les nids peuvent être dispersés et tomber sur les promeneurs ou être inhalés.

Les ennuis provoqués sont des démangeaisons, des oedèmes, des troubles oculaires, des accidents respiratoires et d'autres symptômes plus ou moins graves suivant les individus, en particulier s'ils sont allergiques ou asthmatiques. Les petits enfants sont particulièrement exposés à ces risques (en cas de symptôme, consulter immédiatement). Les nids de chenilles dans les lieux publics, parcs et jardins, sont donc une grave menace de santé publique, qui devrait être sérieusement prise en compte.

Les chiens sont tentés de flairer les chenilles de près et d'en avaler, ce qui provoque une nécrose de la langue, et peut être mortel (consulter immédiatement un vétérinaire). On m'a rapporté le cas d'un poney mort des suites de l'ingestion d'une branche infestée. Les chats, plus prudents, sont rarement atteints.

La vie des chenilles

La chenille processionnaire du pin (Thaumetopoea pityocampa SCHIFF.) est la forme larvaire d'un insecte appartenant à l'ordre des lépidoptères (un papillon nocturne, gris avec des motifs noirs et des taches blanches, voir des photos en [5] et [6]). L'activité des chenilles, l'alimentation et la confection du nid sont nocturnes.

Le cycle biologique de cet insecte est annuel. Les adultes, papillons nocturnes à vie brève (un jour), s'envolent au cours de l'été, de fin juin à mi-août. Ils recherchent un hôte pour pondre, pin ou cèdre (les autres conifères ne sont pas attaqués). Les arbres jeunes sont préférés et parmi les différentes espèces de pin, le pin d'Alep semble leur favori. Ils peuvent parcourir ainsi quelques kilomètres. Les femelles pondent des oeufs par centaines autour de la base de quelques aiguilles. Ces oeufs forment un manchon gris argenté recouvert d'écailles, et long de deux à cinq centimètres.

Le développement larvaire complet s'effectue en cinq stades, pendant la fin d'été, l'automne et l'hiver. Dans les premiers stades larvaires, les chenilles ne sont, paraît-il, pas urticantes. Dès leur éclosion en été, trente à quarante jours après la ponte, les larves commencent à manger des aiguilles de pin et tisser des abris en soie. Ces premiers abris sont légers et peuvent passer inaperçus. Une touffe d'aiguilles qui jaunit en est la principale manifestation. Dès que la zone autour de leur abri n'offre plus de nourriture suffisante, les chenilles émigrent plus haut dans l'arbre et forment un nouveau nid. On peut parfois les voir migrer en procession sur le tronc ou les branches de leur pin, lors de journées ensoleillées. Pour finir, les chenilles construisent un nid solide pour passer l'hiver, qui les protège du froid et de la pluie. Ce dernier nid, construit fin octobre ou début novembre dans les branches les plus hautes, est beaucoup plus gros et solide que les précédents, et de ce fait, très visible. Les aiguilles autour desquelles est bâti le nid sont conservées intactes.

À la fin de leur développement, en mars ou avril, les chenilles quittent l'arbre et cherchent un endroit au sol suffisamment chaud et meuble pour s'enfouir et se transformer en chrysalide, d'où émergera le papillon. Les chenilles se déplacent en processions de plusieurs dizaines d'individus, chaque chenille étant reliée par un fin fil de soie à la précédente. Je ne sais pas quelle distance elles peuvent parcourir, mais j'en ai vues assez loin de tout pin (une centaine de mètres). Les chenilles sont parfois visibles dès le mois de janvier si le temps est doux. Les papillons peuvent s'envoler quelques mois plus tard, mais les larves peuvent aussi dans certains cas rester quelques années dans le sol avant de prendre leur envol.

Le grand entomologiste français Jean Henri Fabre a écrit un livre délicieux sur les chenilles processionnaires au début du XXe siècle. Il a fait avec elles des expériences amusantes, comme les faire tourner en rond sur le bord d'un vase ; elles tournent pendant des jours. Il nous les rendrait presque sympathiques... Le texte est disponible en livre de poche chez R. Laffont (dans un recueil contenant de nombreux textes, Souvenirs entomologiques). Le texte était disponible en anglais depuis des années sur Internet, la version originale en français est maintenant en ligne (voir [7]).

La lutte contre des chenilles

La lutte contre les chenilles peut prendre différentes formes selon les saisons, en fonction des stades d'évolution de l'insecte. Les actions décrites dans les paragraphes ci-dessous ne dépendent évidemment pas des dates administratives des saisons, mais sont liées au cycle de l'insecte, variable suivant les régions et le temps.

Il n'existe aucun moyen de se débarasser définitivement des chenilles. Le traitement est à refaire chaque année. En effet, même si on détruit toutes les chenilles existant sur un terrain donné, les arbres seront réinfestés l'année suivante par des papillons pouvant provenir de plusieurs kilomètres. Ce traitement annuel doit donc être maintenu tant que des nids, et donc des papillons, existent dans la région.

Il n'y a pas de méthode de lutte contre le papillon lui-même. Il paraît que des recherches sont en cours. La méthode consisterait à piéger les papillons en les attirant avec des phéromones, comme on le fait avec d'autres insectes.

J. H. Fabre, qui écrivait à une époque où les insecticides étaient rares ou inexistants, recommandait de détruire les oeufs en août, après la ponte et avant leur éclosion. Les oeufs sont pondus selon lui dans les branches basses des pins, à portée de main. Ils sont groupés autour de la base de aiguilles situées à l'extrémité des rameaux, et forment comme un chaton gris et soyeux, assez visible dans le vert foncé du feuillage. Il suffit d'arracher l'aiguille qui le porte et de l'écraser par terre. J. H. Fabre recommande également de couper préventivement les branches basses des pins. Cependant j'ai vu des nids sur des pins dont les branches les plus basses sont à plus de cinq mètres.

En été et automne

La meilleure méthode consiste à traiter les arbres pendant la saison où les chenilles mangent les aiguilles, avec un insecticide spécifique. En effet, les nids dans lesquels les chenilles passent la journée, leur assurent une protection efficace contre un insecticide ordinaire. Utiliser un insecticide à base de Bacillus Thuringiensis (BT). Il se présente sous la forme d'une poudre qu'on dilue dans l'eau et pulvérise sur l'ensemble du feuillage.

Un traitement annuel peut suffire, à faire pendant la période où les chenilles mangent des aiguilles. La meilleure époque est l'été, après la ponte et l'éclosion des oeufs, mais avant la formation des nids d'hiver. On peut traiter dès qu'on aperçoit le travail des chenilles (des touffes d'aiguilles jaunies), en août.

Les exploitants forestiers font faire des pulvérisations par hélicoptère ou depuis des engins tout-terrain (un pulvérisateur motorisé très puissant est monté sur le plateau de l'engin, et peut souffler le produit jusqu'en haut des arbres, voir des photos dans le document [9]). Ces procédés sont difficilement accessibles au particulier hébergeant quelques arbres attaqués. Certaines communes organisent la lutte contre les chenilles processionnaires et proposent aux particuliers le passage d'un hélicoptère ou d'engins motorisés à coût partagé. Voir ci-dessous le paragraphe à qui s'adresser ?.

Pour des arbres jeunes, pas encore trop hauts, on peut agir avec un pulvérisateur de jardin et une échelle.

En hiver

Si le traitement n'a pas été fait ou s'il a échoué, et que les nids d'hiver sont apparus, que faire ? Le traitement au BT est toujours possible, mais on peut aussi détruire les chenilles en profitant du fait qu'en principe, dans la journée, les chenilles sont dans le nid ou à sa partie supérieure (elles prennent le soleil). On peut couper les rameaux atteints avec un sécateur ou un échenilloir (un sécateur au bout d'une longue perche et commandé par une corde). Il n'y a aucun risque que les chenilles sortent du nid coupé, se dispersent et remontent dans l'arbre (même après plusieurs jours, les chenilles restent fidèles à leur branche et leur nid). Brûler ou enterrer les nids. Cependant ne pas couper le rameau sommital d'un pin, car cela provoquerait une déformation de la future flèche, et éventuellement la formation d'une fourche.

Les chenilles sont urticantes et ne doivent pas être touchées. Les nids eux-mêmes peuvent être urticants, car infestés de poils. Il faut donc porter des gants, un masque et des habits protecteurs (en tissu ou matériau lisse, sans quoi des poils urticants peuvent s'y incruster).

Je ne connais pas de méthodes de lutte sur de grands arbres, dès que le haut du feuillage est inaccessible aux pulvérisateurs, et les nids trop hauts pour l'échenilloir. Certains recommandent de tirer au fusil de chasse sur les nids pour les endommager, par un jour froid et humide. Je vous laisse juger de cette proposition. L'idée n'est pas de détruire directement les chenilles, mais de détériorer le nid de façon à ce qu'elles ne résistent pas au froid de l'hiver.

Si des nids sont restés dans les arbres en hiver, certains recommandent d'empêcher les chenilles de descendre au sol, en posant dès janvier un anneau de glu sur le tronc des arbres (mais si votre terrain héberge des calosomes, ce n'est peut-être pas une bonne idée). Attention, si elles sont nombreuses, les chenilles arrivent à passer en marchant sur le corps de celles qui sont engluées.

Au printemps

Il n'est pas inutile de détruire les chenilles en procession, si on vient à croiser leur chemin, pour éviter leur dissémination future, mais aussi et surtout à cause du danger qu'elles présentent. À ce stade, les chenilles ne s'alimentent pas et le BT n'est vraisemblablement pas efficace. Les chenilles peuvent alors être détruites avec des insecticides courants, et jetées ou enterrées (car même mortes, elles restent urticantes). Les gens pas trop sensibles peuvent se contenter de les écraser.

Les nids restants après la descente des chenilles sont vides, et ne sont pas un foyer d'infestation pour l'année suivante (c'est les papillons sortant des cocons souterrains qui réinfesteront l'arbre). Les nids seront petit à petit détruits naturellement. Il n'y a pas obligation de les enlever sauf pour la gêne esthétique. Il n'y a aucun traitement à faire (sauf noter sur son agenda le traitement à faire fin août).

Les insecticides à base de Bacillus Thuringiensis (BT).

Comme déjà dit, ces insecticides se présentent sous la forme d'une poudre qu'on dilue dans l'eau et pulvérise sur l'ensemble du feuillage. Le principe actif (BT) est bactériologique et non chimique : c'est un bacille provoquant une maladie mortelle des chenilles ; le bacille est ingéré par les chenilles lorsqu'elles mangent des aiguilles qui ont reçu le produit. Pour cette raison, le BT n'agit que sur les larves de lépidoptères, et est considéré comme non toxique pour les autres espèces animales, même les autres insectes (d'ailleurs il est accepté en agriculture biologique). On peut consulter les données scientifiques concernant le BT dans le document [8].

Comme pour toute pulvérisation, agir un jour sans vent, et sans risque de pluie. Les chenilles mangeant la nuit, il est sans doute préférable de traiter en fin de journée.

On trouve facilement dans le commerce et à bon marché (moins de 10 euros) différents produits à base de BT (chercher au rayon jardinerie les insecticides contre les chenilles et regarder la composition du produit). Ces produits ne sont pas spécifiques des chenilles du pin, mais servent aussi à lutter contre d'autres lépidoptères, parasites des cultures, comme la piéride du chou, les noctuelles, pyrales, etc. Le bacille est parfois mélangé à des insecticides chimiques, pour avoir un spectre d'utilisation plus large. Je préfère utiliser un produit ne comportant que du BT comme principe actif, préservant ainsi le caractère peu nocif de celui-ci. Pourquoi pulvériser un produit mélangé, qui tuera les abeilles et les calosomes, et sera toxique pour les poissons si le produit vient à atteindre un ruisseau ou une mare, alors que le BT seul est parfaitement efficace et peu (ou moins) toxique ? J'ai expérimenté le BT sur des chenilles qui infestaient mes pins en traitant début septembre 2000 : il s'est révélé très efficace (un seul nid d'hiver sur un pin que je n'ai pas pu pulvériser entièrement, les autres pins, plus petits et au nombre d'une dizaine, en étaient indemnes).

Travailler en hauteur

En 2001, mes pins sont devenus un peu hauts pour mon pulvérisateur. Les rallonges vendues dans le commerce ne sont pas bien longues, et du sol, on ne peut guère pulvériser plus haut que trois mètres. Une échelle ne fait gagner que deux mètres. J'ai imaginé de bricoler une rallonge vraiment plus longue, et c'est finalement facile. Les rallonges vendues sont en deux parties, on peut les séparer et les relier par un tube de plastique transparent (vendu dans les magasins de bricolage), maintenu par deux colliers. Le tout est placé sur une perche la plus longue et légère possible (j'ai utilisé une tige de bambou, un manche de balai de piscine conviendrait aussi). Il faut naturellement un pulvérisateur à dos pour laisser les mains libres. Ce système est rapide à monter et fonctionne très bien. Cependant un pin adulte reste complètement hors de portée.

Une solution pour traiter les grands arbres, que ce soit pour pulvériser de l'insecticide ou couper les branches infestées, consiste à louer une nacelle. Un lecteur m'a signalé cette possibilité qui lui avait coûté dans les 160 euros. Il faut chercher dans les pages jaunes à la rubrique Plates-formes et nacelles élévatrices.

À qui s'adresser pour un traitement ?

Comme mentionné plus haut, certaines communes organisent des traitements à coût partagé, généralement en fin d'été. Se renseigner à la mairie ou au service départemental (ou régional) de protection des végétaux (chercher dans l'annuaire à la rubrique Administration de l'agriculture). Je ne peux pas donner de références d'entreprises assurant ces traitements.

En conclusion

Certains lecteurs qui m'écrivent semblent paniqués par ces chenilles, et envisagent sérieusement d'abattre leurs arbres. Si ces chenilles représentent bien un danger sérieux, surtout pour les petits enfants, les personnes allergiques et les chiens, il faut quand même relativiser. Le danger est moindre que les guêpes et frelons qui font quelques dizaines de morts par an en France ; et pour les personnes allergiques, le pollen provoque bien plus d'ennuis. Ceci dit, il faut bien s'accomoder de ces chenilles, et donc prendre toutes les mesures pour s'en protéger. Les gestionnaires d'espaces publics, parcs, bois et jardins (municipalités, etc.) devraient prendre la mesure de ce danger pour la santé publique, ce qu'elles ne font pas toujours. Les consignes indviduelles sont : ne pas toucher les chenilles, ni se promener sous les forêts de pins en hiver ou au printemps un jour de vent, et chez soi, traiter les pins, détruire les nids.

Références

[1] Le pin de A à Z... Une vie d'arbre: un milieu fragile
[2] La lutte contre les chenilles processionnaires du pin à Lyon
[3] Danger des chenilles processionnaires
[4] Les carabes (dont le calosome)
[5] Photos de chenilles et papillons
[6] D'autres photos de chenilles et papillons
[7] Souvenirs entomologiques par Jean Henri Fabre
[8] Bt fact sheet (document en anglais sur Bacillus Thuringiensis)
[9] La processionnaire du pin en Aquitaine et Gironde (par le FREDEC, structure professionnelle agricole)

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Dernière modification: 08/05/2006